RDC : la Monusco lance un ultimatum au M23
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La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo lance un ultimatum de 48 heures à tous les détenteurs d’armes à feu à Goma et dans la région. Clairement visés par cette demande, les hommes du M23, qui stationnent dans les environs, doivent impérativement rendre leurs armes avant jeudi à 16 heures. Faute de quoi la Monusco n’exclut pas l’« usage de la force ».
L’avertissement de la Monusco est clair : passé le jeudi 1er août à 16h, toute personne dans la région Goma ne faisant pas partie des forces de sécurité nationale, et n’ayant pas déposé ses armes, sera considérée « comme une menace imminente de violence physique à la population civile, et la Monusco prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force, pour les désarmer conformément au mandat et aux règles d’engagement de la Mission. »
C’est par ces mots que la force onusienne en RDC a annoncé, dans un communiqué, son intention de procéder à un désarmement complet de la zone. Les soldats de sud-africains et tanzaniens de la Brigade d’intervention seront mobilisés pour la première fois dans cette opération.
À partir de ce mardi 30 juillet à 16 heures, tous les détenteurs d’armes à feu ont donc 48 heures pour déposer leurs armes ou quitter cette zone. Selon la mission des Nations unies, plus d’un million de civils vivent dans la région relativement étroite de Goma et Saké. Entre les deux villes se trouvent également les camps des déplacés de Mugunga qui abritent provisoirement environ 70 000 personnes déplacées par le conflit.
Le M23 particulièrement visé
Les rebelles du Mouvement du 23-Mars, accusés par la Monusco de nombreuses exactions dans la région, sont particulièrement visés par cet ultimatum. « Depuis la mi-mai, cette région a connu des attaques répétées menées par le M23 contre les positions des FARDC (Forces armées de RDC, NDLR), dans une tentative apparente de progresser sur Goma et Saké. Lors de ces attaques, dont la toute dernière a commencé le 14 juillet dernier, le M23 a tiré indistinctement, y compris à partir d’armes lourdes, causant des victimes parmi les civils » , fait valoir la Monusco, qui insiste néanmoins sur le fait que tous les groupes rebelles sont concernés.
L’organisation accuse également le mouvement d’avoir pris pour cible les installations de la Monusco. Pour ces raisons, la mission a décidé de créer, en coopération avec les FARDC, une zone de sécurité qui pourra « être élargie et reproduite ailleurs, le cas échéant ».
La solution pacifique reste privilégiée
Si la Monusco évoque la possibilité de faire usage de la force pour désarmer les groupes rebelles au-delà du délai de 48h, elle continue à espérer une solution pacifique. « L’option politique de la résolution des conflits est la première option, martèle ainsi Charles Bambara, son porte-parole. Le recours à la force est une option de dernière heure ».
La Monusco donne ainsi la possibilité aux groupes armés de déposer les armes dans les camps de DDRRR (désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et relocalisation). « Ce sont des camps où on peut réinsérer les gens dans les sociétés auxquelles ils appartiennent, rappelle Charles Bambara. Il y a des groupes armés étrangers ici en RDC ; on peut les rapatrier chez eux s’ils le souhaitent. »
ALERTE - RDCongo : l’ONU donne 48 heures aux rebelles pour quitter Goma
NEW YORK (New York) - Les Nations unies ont donné mardi 48 heures aux rebelles du M23 pour quitter la ville de Goma, à l’est de la République démocratique du Congo, sans quoi ils feront face à l’usage de la force.
Une nouvelle brigade d’intervention va être utilisée pour la première fois afin de venir en aide à l’armée de la RDC pour instaurer une zone de sécurité dans la ville, de nouveau menacée par le M23 ces dernières semaines.
(©AFP / 30 juillet 2013 19h22)
Extrait du rapport au secrétaire général de l’ONU, en anglais, "Sexual violence in conflict", en date du 14 mars 2013, annexé à la résolution 2098 qui institue la brigade offensive qui menace d’intervenir dans moins de 48 heures :
40. Between December 2011 and November 2012, the United Nations documented
that 764 people had become victims of sexual violence in conflict ; 280 of them were
children. Of the total, 242 were registered in Orientale Province, 278 in North Kivu and 244 in South Kivu. Approximately 50 per cent of documented cases were attributed to FARDC elements (345 victims, including 137 children) and the Police nationale congolaise (30 victims, including 20 children) ; 15 cases, including 1 child, were attributed to the Agence nationale de renseignements. The remaining 374 cases were attributed to FDLR (103 victims, including 19 children) ; Mai-Mai Lumumba (138 victims, including 42 children) ; the Forces de résistance patriotiques de l’Ituri (20 victims, including 10 children) ; the Forces de défense congolaises (FDC) (16 victims) ; M23 (20 victims, including 10 children) ; Raïa Mutomboki (28 victims, including 23 children) ; and other armed groups (46 victims, including 23 children), including the Allied Democratic Forces in coalition with the National Army for the Liberation of Uganda ; LRA ; the Nyatura armed group and various Mai-Mai militias.