L’ONU aux côtés des forces génocidaires

31/07/2013
31/07/2013

L’ONU prend la relève de la coalition FARDC-Forces génocidaires repoussée par le M23. Et annonce l’offensive contre le M23, dont les conséquences pourraient être létales pour les populations déjà victimes du génocide de 1994.

The UN takes over from coalition FARDC-FDLR genocidal pushed back by the M23, and announces an offensive against the M23. The consequences could be lethal for people already suffering from the 1994 genocide.

« Plus d’un million de civils vivent dans la région relativement étroite de Goma et Saké, ainsi que le long de la route qui relie ces deux localités… Depuis la mi-mai, cette région a connu des attaques répétées menées par le M23 contre les positions des FARDC, dans une tentative apparente de progresser sur Goma et Saké. Lors de ces attaques… le M23 a tiré indistinctement… causant des victimes parmi les civils… Ces menaces indirectes seront repoussées hors du territoire de Goma par la zone de sécurité, qui pourra être élargie et reproduite ailleurs, le cas échéant. Compte tenu du risque élevé que ces attaques font peser sur la population civile de la région de Goma et Saké, la MONUSCO appuiera les FARDC dans leurs efforts d’établir une zone de sécurité à Goma et dans les localités situées au nord de la ville. A compter de mardi 30 juillet à 16 heures, un délai de 48 heures sera accordée à toute personne dans la région ne faisant pas partie des forces de sécurité nationales pour rendre ses armes… Dépassé jeudi 1er août à 16 heures, lesdites personnes seront considérées comme une menace imminente de violence physique envers la population civile, et la MONUSCO prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force, pour les désarmer… Cette opération qui vise à imposer une zone de sécurité sera constituée, pour la première fois, des éléments de la Brigade d’intervention de la MONUSCO qui travailleront conjointement avec la Brigade du Nord-Kivu de la Mission ».

En date 30 juillet 2013, le communiqué de presse CP/OSMR/ 300713 de la mission onusienne en RDC annonce la guerre que la fameuse Brigade d’intervention, établie par la résolution 2098 du 28/03/2013 du Conseil de sécurité (CS) des NU, va porter, d’ici à deux jours, aux forces du M23, mouvement d’opposition politico-militaire au gouvernement de Kinshasa.

Il fait suite à la fin de l’offensive conduite à partir du 14 juillet par la coalition FARDC-Forces génocidaires (FDLR), appuyé par la MONUSCO, soldée par un échec des forces régulières qui n’ont pas progressé face aux positions tenues par les insurgés.

Un véritable ultimatum, où les éléments de désinformation et de manipulation sont consubstantiels à la transformation spectaculaire des missions de paix des Nations unies en opérations militaires offensives.

Si, contrairement à ce qui a été enfin relaté par les médias internationaux, on attribue les combats démarrés le 14 dernier aux attaques répétées menées par le M23, cette contre-vérité doit être l’une des motivations posées préalablement au déclenchement d’une offensive qui pourrait provoquer l’embrasement de la sous région. Entre Kigali et Dar es Salaam, la tension est au diapason et la présence des soldats tanzaniens au sein de la Brigade d’intervention qui va agir en proximité de la frontière rwandaise laisse imaginer des développements inquiétants.

Dans le même sens, le risque élevé que ces attaques font peser sur la population civile fait désormais partie des formules classiques employées pour justifier la nécessité de l’intervention à venir. L’expression s’inscrit dans la logique du fameux R2P (responsabilité de protéger), concept adopté en 2005 par l’ONU qui, en escamotant les anciennes clauses restrictives pour l’usage de la force fixées par la Charte des Nations unies, sanctionne le droit à la guerre et à l’ingérence, ainsi que l’évolution en machine militaire de l’organisation siégeant au Palais de Verre.

La manipulation de l’opinion y est systématiquement au rendez-vous. Comme dans ce cas, où la menace imminente de violence physique envers la population civile est évoquée suite au silence assourdissants qui, de la part de l’ONU, a accompagné et validé le bombardement délibéré de la part des FARDC d’un village proche du camp militaire de Rumangabo du M23, avec un grand nombre de victimes, dont femmes et enfants, au sein de la population. Et au lieutenant général Carlos Alberto dos Santos Cruz, commandant de la MONUSCO, de signer l’acte d’approbation du massacre : « J’aimerais féliciter les FARDC pour leurs actions au cours des dernières semaines ».

Quoi qu’il en soit, selon la lettre onusienne, et à partir de vendredi 2 août, les armes vont probablement gronder sur la route Goma-Saké, où le colonel Youssuf Mboneza tient les défenses du M23 sur les hauteurs de Mugunga.

La collaboration avérée entra la Brigade d’intervention de la Monusco et les Forces génocidaires – Rwanda Focus vient de publier les extraits du Rapport d’évaluation hebdomadaire de la Monusco qui en fait état – est la marque saillante de la dérive tragique des Nations unies.

Le territoire que la même Brigade d’intervention se prépare à envahir est densément peuplé par des communautés rwandophones, déjà objet de persécutions et d’actes d’extermination. La « disparition » du M23, préconisée officiellement par le ministre congolais des Affaires étrangères (pour cause de "signature génétique"…) et officieusement par les autorités françaises dans leurs points de presse au Quai d’Orsay, s’accompagnera-t-elle à d’un nouveau génocide, dix neuf ans après, dans la même région, contre les mêmes gens et par les mêmes acteurs ?

[Source : l’Agence d’Information]

UNHOLY ALLIANCE

EXCLUSIVE : Monusco together with the Foreign Intervention Brigade (FIB) work with the FDLR and the Congolese army, FARDC

A Monusco “weekly assessment report” provides proof that the UN troops actively support the FDLR.

The Rwanda Focus is in possession of a leaked Monusco document, a “weekly assessment report”, for the period 09 July to 15 July 2013, submitted to headquarters of Mo­nusco North Kivu Brigade. The docu­ment, a copy of which was leaked to this newspaper by sources in east­ern Congo, is proof of what many al­ready suspect – that Monusco, the UN “peacekeeping force” together with the UN “Foreign Intervention Bri­gade” (of Tanzanian and South Afri­can troops) are far from being neutral in the fighting and attendant atrocities like rape, looting and desecration of corpses taking place in the east of the Congo.

Monusco and FIB troops are ac­tively providing logistics, intelligence and even directly fighting on the side of FARDC and the FDLR Rwandan genocidal militia that has been thriv­ing on looting, raping and targeting Congolese Tutsi populations for exter­mination for the past 19 years.

The “weekly assessment report” and the paragraphs superimposed on the maps in it speak for themselves. A paragraph states in part …“FIB/Tanzanian troops ‘will move forward with 39th and 41st and 42nd FARDC/FDLR 110 rgmt (regiment) against M23’”,…and : “Monusco supplying foods, water, medication and EVAC (evacuation of the dead) to ‘FARDC coalition’”. By “FARDC Coalition,” Monusco means coalition of the Con­go army and the FDLR. The FDLR mi­litias often fight in place of the Con­go military whose troops all the time turn and run as fast as they can at the first sound of opposing fire.

Another paragraph within the re­port says : “It’s reported that Monusco supported FARDC tanks and troops to use its premises today 10:50 A.M so as to come closer to M23 held zones, a fact ‘violating and compromising the mandate of U.N. in Congo’”. The re­port went on to say the M23 political directorate raised this complaint (of Monusco violating its mandate).

The entire tenor of the report is de­cidedly anti M23. It is as if the entire raison d’être of Monusco (and now the FIB) is to actively participate, with the FARDC and its FDLR/Interaha­mwe militia proxies in hunting down, hounding or killing members of only one fighting group – the M23. But that is nowhere in the Monusco or FIB mandates.

A map drawn by MONUSCO with explanations from one of their “weekly assessment” reports. (click on image for bigger view)

The U.N. resolution that created the FIB for instance states : “the reso­lution strongly condemned M23, the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), the Lord’s Re­sistance Army (LRA) ‘and all other armed groups and their continued vi­olence and abuses of human rights’”.

It is nowhere in Monusco’s man­date to provide logistics, intelligence, evacuation services, air cover or any other measures actively supporting one side or another in the belligeren­cies. Yet that clearly is what Monusco – with its help of FARDC and FDLR – is doing.

Human rights atrocities are tak­ing place in the open, with the Con­go army directly implicated in rap­ing, looting and desecrating corpses as media reports that were awash with grisly images last week showed. FDLR have for the last 19 years ter­rorized the east of that vast country, exporting their genocide ideology by targeting Congolese Tutsi communi­ties for extermination, killing all they can find, raping, looting and commit­ting all other kinds of atrocities.

Reports of FDLR activities have repeatedly been forwarded to all the relevant parties : the U.N. bosses in New York, the African Union and in­ternational rights organizations. But the Congolese army and the FDLR receive much less condemnation than M23, a group that is barely four years old and that came about as a reaction to its people being targeted for anni­hilation.

Entities like Human Rights Watch, or the UN GoE (“group of experts” on the DR Congo) reserve far more brutal commentary for alleged M23 atroci­ties, even in the total absence of real evidence of those alleged M23 crimes. But HRW, GoE and others like that so much downplay FARDC and FDLR atrocities that the uninformed may imagine they are almost innocent of any crimes.

[Source : Rwanda Focus]

Mis en ligne par L’Agence d’information
 31/07/2013
 http://www.lagencedinformation.com/033-l-onu-aux-cotes-des-forces.html
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After a new offensive of the Ugandan rebels in the east of the country, which once again highlighted the incapacity to fight on behalf of the regular army of the FARDC, the Congolese government resorts to disinformation and accuses M23, with which it has nevertheless just signed the protocols of Nairobi. A bad way of beginning the peace process.

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