30 janvier 2014
Réuni en assemblée plénière, le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a mis en demeure hier la chaîne privée de télévision Canal Plus pour un sketch de l’émission Le Débarquement 2 diffusé le 20 décembre 2013.
Cette parodie entendait tourner en dérision les Occidentaux face aux malheurs des rescapés du génocide au Rwanda. Pour autant, la Communauté rwandaise de France (CRF) avait dénoncé des amalgames douteux, notamment un détournement de la berceuse ’’Fais dodo, Colas mon petit frère’’, chanté par un acteur jouant le rôle d’un rescapé, tournant en dérision les mutilations qu’ont connu les victimes du génocide perpétré contre les Tutsi, entre avril et juillet 1994. Le sketch, intitulé "rendez-vous en parenthèse inattendue" a été diffusé devant 746.000 téléspectateurs.
« Certains propos tenus dans cette séquence portaient atteinte à la dignité de la personne humaine », a déclaré le CSA dans un communiqué. Des propos « en eux-mêmes et quel que soit leur contexte, attentatoires aux personnes frappées par un génocide. »
L’autorité de régulation de l’audiovisuel français a mis en demeure la chaîne cryptée de se conformer à l’article 21 de la convention signée entre les deux parties, qui stipule le « respect de la personne humaine et à sa dignité ». La mise en demeure par le CSA n’implique pas de sanctions pour la chaîne de télévision. Il s’agit d’une mise en garde.
Une pétition en ligne sur le site change.org, adressée à Rodolphe Belmer, directeur général de la chaîne, a recueilli plus de 22 000 signatures. Pierre Jean Le Goffic, initiateur de la pétition, a déclaré, sur la page web de la pétition : « Nous avons remporté une première victoire contre le tout puissant Groupe Canal+. (…) Nous devons maintenir notre action afin que Canal+ reconnaisse ses torts, ce qu’il se refuse à faire jusqu’à ce jour. Maître Richard Gisagara va engager une action judiciaire dans ce sens dès la semaine prochaine. »
L’Agence d’information