Rafles à Goma et Bukavu : confirmation

13/06/2013
13/06/2013

Il se confirme que depuis mardi une vague d’arrestation de grande ampleur est en train de se produire à Goma et Bukavu, à l’est de la RDC. Cette catastrophe prend place en dépit de l’importante présence à Goma de casques bleus et de la brigade spéciale offensive sous commandement tanzanien décidée par le Conseil de sécurité en mars.

It is confirmed that, since tuesday 11 of june, an important wave of arrest in unfolding among the Tutsi population of Goma and Bukavu, in eastern Congo. This humanitarian catastrophy is happening despite the heavy presence of UN peacekeeping forces, and of the special offensive brigade under tanzanian command decided by security council in march.

Depuis mercredi, circule l’information suivant laquelle les arrestations en cours depuis plusieurs semaines à Goma, de personnes embarquées par la police secrète congolaise (ANR) et transférées à Kinshasa après avoir été mises au cachot et torturées, ont pris une ampleur beaucoup plus importante. Cette information se confirme sans qu’il ait été possible de préciser la dimension de cette rafle.

Ce qui est certain, c’est que cette soudaine montée de violence plonge l’environnement des victimes dans une grande détresse, d’autant plus qu’elles doivent elles-mêmes tenter de se protéger.

Se confirme également le fait que plusieurs citoyens libanais auront été pris dans cette rafle, confirmant que l’antitutsisme est bien un jumeau de l’antisémitisme, visant en l’occurrence ceux auxquels ont attribue la fonction commerciale.

Ceci confirmerait aussi qu’il s’agit bien d’une vague d’arrestations racistes, sans aucun rapport avec de prétendus soutiens au M23 que la police chercherait à contrôler.

Nous avons également reçu confirmation de ce que cette rafle se poursuivait dans la nuit de mercredi à jeudi.

Ci-dessous un début de liste nominative de victimes.

Rappelons que cette vague de violence se produit dans une ville où sont cantonnés des milliers de casques bleus et où patrouillent depuis quelques jours des éléments de la brigade spéciale « offensive » dont le principe a été décidé par le Conseil de sécurité en mars et qui commence à se mettre en place.

Il semblerait que cette vague de violence policière coïncide en fait avec les premières patrouilles de la brigade spéciale onusienne, sous commandement tanzanien. Or, la Tanzanie, par la voix de son président, ne cache pas sa sympathie envers les forces génocidaires rwandaises (FDLR), dont le programme est entré en application aussitôt que ces forces tanzaniennes se sont mises en branle sur le terrain.

Par ailleurs, l’intégration de FDLR dans les Forces armées congolaises explique le fait que celles-ci participent à la même politique qui se trouve être officiellement celle du gouvernement congolais, exprimée par son porte-parole Lambert Mende qui appelait ces jours-ci à la « disparition » du M23 et de ses sympathisants.

Or, voilà bien longtemps que la rhétorique génocidaire congolaise assimile M23 et Tutsi, bien que le M23 soit de composition multiethnique et très minoritairement tutsi – et encore moins libanaise.

Liste de personnes arrêtées ces derniers jours à Goma :

1. Bashizi (Chef de poste DGM petite barriere)
2. Mamie Bivevegeti
3. Alima Shabani
4. Mbera
5.Bilose Igulu
6. Janvier Ndisanze Nikonabaye
7. Mukiza Jean Bosco (de nationalité rwandaise)
8. Amigo
9. Gachaba Maniraguwa
10. Bishweka Edson
11. Bilaly El Bakry (de nationalité libanaise)
12. Hassan (de nationalité libanaise)
13. Ramazani Saidi Morogoro
14. Amadi Miruho
15. Amurani Djuma Kinyata
16. Gilbert Niyongamije

Ces personnes ont été arrêtées par la Sûreté RDC (ANR) et la Police Nationale Congolaise (PNC) dès mardi 11 juin 2013, et pour certaines dès samedi, puis transférés a Kinshasa depuis hier. Les amis des infortunés et membres de famille essaient de confectionner une liste. Ceci se produit aussi a Bukavu pendant qu’à Kinshasa on parle d’un plan identique contre les originaires du Nord-Kivu rwandophones.

[Source : l’Agence d’Information – dépêche n°2]

Mis en ligne par L’Agence d’information
 13/06/2013
 http://www.lagencedinformation.com/004-rafles-a-goma-et-bukavu.html
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C’est à la mitrailleuse que l’armée tire sur la foule descendue dans les rues pour contester le régime de Joseph Kabila prolongé au-delà de son deuxième mandat sans même un simulacre d’élection.

Rappelons, Monsieur le Président, que cette répression intervient moins d’un an après l’ouverture, en juillet, d’un centre de formation pour les hauts gradés de l’armée rdcongolaise, formation aux techniques de contre-insurrection assurée par des instructeurs français.

Depuis plusieurs années, dans ce pays ravagé par la misère, on a pu voir l’action délétère du général Baillaud, instrumentalisant diverses milices et bandes armées à seule fin de déstabilisation, ceci prenant des proportions effrayantes, d’abord au Kivu, et maintenant au Kasaï, où les sbires de Kabila ne reculent devant aucun des sales procédés de la « guerre révolutionnaire » chère à l’armée française depuis les années 50.

Nous demandons ici solennellement le rappel du général Baillaud, ainsi que la fermeture immédiate de cette école militaire criminelle ouverte à Kinshasa sous votre responsabilité.

Nous dénonçons aussi le fait que la France – et l’Espagne [1] – aient osé bloquer toute protestation européenne, de même que la France paralyse l’ONU sur ce dossier depuis bien longtemps.

Nous demandons que la France renonce à sa fonction de « penholder » [2] au Conseil de sécurité, et rappelle au besoin son ambassadeur auprès de cet organisme, afin de permettre à la communauté internationale de regarder la situation plus impartialement.

L’Agence d’Information
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