16/07/2013

L’aviation de la Monusco intervient en renfort de la coalition FARDC/FDLR. Kigali proteste et menace de détailler les liaisons entre officiers onusiens et FDLR. Pendant ce temps, le M23 tient ses positions et fait même une percée en direction de Goma.

The Monusco aviation supports the coalition of FARDC/FDLR. Kigali protests and threatens to give details about the links between UN officers ans FDLR. In the meantime, the M23 holds its positions and even makes progress in direction of Goma.

16/7/2013

Après une accalmie nocturne, l’offensive des troupes de Kinshasa a repris ce matin contre les positions du M23 au Nord Kivu, « sur plusieurs fronts et dans le but d’anéantir le M23 », selon une déclaration à la presse du colonel Olivier Hamuli, porte parole des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Une affirmation qui lève les doutes quant à savoir quelle aurait été la partie responsable de la reprise des combats dimanche matin, certainement les plus virulents depuis la trêve de facto observée suite au retrait du M23 de Goma, en novembre dernier. Confirmant que l’initiative était bien du côté des FARDC, on pouvait ainsi lire, aujourd’hui à 7h38, sur le site du quotidien parisien Le Figaro, un papier intitulé : « RDC : l’armée lance une offensive contre les rebelles ».

Il semble également établi qu’à l’occasion de ces affrontements, les Casques bleus se sont encore une fois engagés aux côtés de l’armée congolaise en bombardant les positions du M23 avec l’aviation.

Aura de même été relevé le fait que, osant une manœuvre hasardeuse dans l’objectif de déplacer plus au nord la ligne de front, la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) a permis à la coalition FARDC/FDLR d’utiliser ses équipements et ses installations à Kanyaruchinya, à l’intérieur du territoire occupé par la rébellion, et ce tout près d’un camp de déplacés.

« Cette attitude de la Monusco d’encourager la conduite des hostilités autour d’un camp de déplacés est en contradiction avec le mandat de cette mission onusienne qui consiste à assurer la protection des populations civiles », dénonce, dans un communiqué, le responsable du Département des médias du M23, Amani Kabasha. La protection des civils était pourtant le motif, invoqué par Martin Nesirky, porte parole de l’ONU à New York, lorsqu’il parlait, hier, d’utiliser « la force létale » contre toute tentative de la rébellion d’avancer vers Goma.

Toujours à New York, l’ambassadeur rwandais aux Nations unies a déposé une lettre à l’ambassadeur américain Rosemary Di Carlo, actuel président du Conseil de sécurité, dans laquelle est affirmé que « le Rwanda dispose d’informations crédibles, fiables et détaillées », suivant lesquelles « diverses formes de collaboration tactique et stratégique avec les FDLR on été discutées par des hauts commandants des Nations unies » qui ainsi « prennent partie parmi les groupes armés, alors qu’ils sont censés dissuader ces derniers à continuer leurs activités militaires ».

Faut-il préciser ici que nombre de responsables des FDLR ont toujours à répondre de leur participation active au génocide des Tutsi en 1994, et que leur organisation a été répertoriée comme « organisation terroriste », deux motifs pour lesquels les forces de l’Onu devraient, au contraire de cette collaboration avec les dirigeants des FDLR, procéder à l’arrestation de ces personnes identifiées comme criminelles par la communauté internationale ? Le comble du paradoxe est atteint quand on sait que les mêmes FDLR sont responsables d’une bonne part des violences sexuelles dont sont victimes les habitantes du Kivu depuis l’installation de ces forces génocidaires dans la région en 1994.

Sur le terrain, malgré l’ampleur de l’offensive gouvernementale, le M23 semble tenir ses positions et même s’approcher de Goma, la capitale régionale. Selon l’un de nos correspondants sur place, « les forces du M23 sont arrivées à Kanyati, à 4 kilomètres de Ndosho », dans la périphérie de Goma.

Une autre information, provenant d’une source locale, concerne le gouverneur de la Province, Julien Paluku, qui se serait réfugié dans les locaux de la Monusco, alors qu’une partie de la population s’attendrait à l’arrivée des rebelles.

[Source : L’Agence d’Information]

Communiqué N°47 du M23

La Mission d’Observation de Nations-Unies en République Démocratique du Congo vient de faciliter ce matin la reprise des hostilités entre la coalition FARDC-FDLR et nos forces. En effet, la mission onusienne a permis aux unités blindées et aux Commandos des FARDC-FDLR d’utiliser ses installations au niveau de Kanyarucinya pour rapprocher la ligne de front du camp des déplacés mettant en péril la vie de ces derniers.

Cette attitude de la Monusco d’encourager la conduite des hostilités autour du camp des déplacés est en contradiction avec le mandat de cette mission onusienne qui, elle, consiste à assurer la protection des populations civiles.

La Monusco et la coalition FARDC-FDLR seront tenues responsables du
préjudice qui sera causé à nos compatriotes déplacés de guerre vivant dans ce
camp par le fait de la guerre absurde à l’initiative de ladite coalition.

Par ailleurs, la Direction du Mouvement réitère son option du règlement
politique de la crise à travers les négociations politiques de Kampala où notre délégation campe depuis le mois de décembre 2012.

Fait à Bunagana, le 16 Juillet 2013

Le Chef du Département de la Communication et Médias

Amani Kabasha

Mis en ligne par L’Agence d’information
 16/07/2013
 http://www.lagencedinformation.com/025-les-combats-prennent-de-l-ampleur.html
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Fighting resumed in Kivu between the coalition FARDC-FDLR-Mayi-Mayi – supported by MONUSCO –, and the M23, this Wednesday 21 and Thursday, August 22, 2013. On Thursday, the FARDC helicopters first "exercised" on antennas of a telecommunications station, and would have then bombarded Rwandan territory, causing no casualties, and the city of Goma, where several civilians died.

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« Certains membres de l’ancien mouvement rebelle M23 installés en Ouganda seraient, selon les services de sécurité congolais… impliqués dans les violences actuelles en Ituri. En décembre 2017, lorsque débutent les violences dans la province, des éléments armés – que les autorités congolaises désignent comme membres de l’ancien M23 – se seraient infiltrés de la région de Kamango… Les déplacements d’anciens membres du M23 de l’Ouganda vers les territoires d’Aru et de Djugu en Ituri en 2018 par la frontière ougandaise sont confirmés par des responsables de sécurité congolais…  »

Mis en ligne par L’Agence d’information

 23/07/2020