La brigade d’intervention de la Monusco au secours du M23 ?

11/07/2013
11/07/2013

La dynamique des affrontements de ce mercredi 10 juillet, à Kanyaruchinya, met en exergue la faiblesse du régime congolais et les nombreuses contradictions d’ordre militaire et politique inhérentes à l’opérationnalisation de la Brigade d’intervention établie par la résolution 2098 du Conseil de sécurité.

10/07/2013

Aux alentours de 13 heures de ce mercredi, les tirs ont cessé et le calme est revenu à Kanyaruchinya, localité du Nord-Kivu située à une dizaine de kilomètres de Goma.

Six heures auparavant, une coalition des forces armées régulières (FARDC), des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) – le rebelles hutu rwandais issus des troupes qui ont commis le génocide de 1994 au Rwanda – et des Maï Maï Nyatura avait attaqué les positions du M23.

Cette offensive avait été précédée hier, vers 23 heures, par une percée des FDLR à Busanza, dans le territoire de Rutshuru. Les miliciens ont pillé le bétail des éleveurs locaux avant d’être mis en déroute par les forces du M23. Suite à cet affrontement, le commandant des FDLR, Soki – qui occupait une place importante dans la chaîne de commandement du groupe armé –, et sept de ses soldats ont été abattus.

L’Armée révolutionnaire congolaise (ARC, branche armée du M23) a récupéré un stock important de matériel que les FARDC avaient laissé en dotation à leurs alliés.
Depuis le 18 avril à Mutaho, le 20 mai et le 6 juillet à Kanyaruchinya, c’est la quatrième fois que l’alliance tripartite FARDC/FDLR/ Nyatura attaque, avant d’en être repoussée, les positions du M23 sur les hauteurs surplombant la ville de Goma.

Ce matin, après quelques heures de combat et alors que l’ARC était en train de poursuivre les assaillants, ces derniers ont été dispersés par le contingent de la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO). Un acte dont Bertrand Bisimwa, président du M23, s’est félicité avec une déclaration publique.

Si beaucoup d’observateurs sur place s’interrogent sur les raisons de ce revirement spectaculaire de la Monusco qui a, pour la première fois, ouvert le feu sur des forces avec lesquelles elle collabore directement ou indirectement, l’attitude des Casques Bleus s’explique probablement – selon l’un de nos correspondants locaux – avec la volonté d’éviter une controffensive gagnante du M23.

Moins affaibli de ce qui a été reporté par la lettre fuitée des experts onusiens datée 20 juin, celui-ci serait en effet en mesure de reprendre Goma – où il était déjà entré en novembre dernier, avant de s’en retirer sous la pression internationale, notamment du Rwanda et de l’Ouganda.

D’autre part, les forces de la Brigade d’Intervention avec mandat offensif ne sont pas encore opérationnelles et le Département politique de la Monusco est en butte à un dilemme sérieux concernant l’éventualité d’opérations conjointes avec une armée régulière qui agit systématiquement en syntonie avec les FDLR.

Rappelons que l’envoi d’une Brigade d’Intervention a été établi par la résolution 2098 du Conseil de Sécurité afin d’éradiquer les groupes armés, en tête desquels figurent, dans le texte des Nations unies, le M23 et les FDLR.

Les événements de Kanyaruchinya constituent pour le président Kabila un revers militaire et à la fois un camouflet politique.

[Source : l’Agence d’information]

Mis en ligne par L’Agence d’information
 11/07/2013
 http://www.lagencedinformation.com/019-la-brigade-d-intervention-de-la.html
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Les combats ont repris au Kivu, entre la coalition FARDC-FDLR-Maï-Maï – appuyée par la Monusco –, et le M23, ces mercredi 21 et jeudi 22 août 2013. Ce jeudi, les hélicoptères des FARDC se sont d’abord "exercés" sur les antennes d’une station de télécommunications, et auraient ensuite bombardé le territoire rwandais, sans faire de victimes, et la ville de Goma, où plusieurs civils sont morts.

Fighting resumed in Kivu between the coalition FARDC-FDLR-Mayi-Mayi – supported by MONUSCO –, and the M23, this Wednesday 21 and Thursday, August 22, 2013. On Thursday, the FARDC helicopters first "exercised" on antennas of a telecommunications station, and would have then bombarded Rwandan territory, causing no casualties, and the city of Goma, where several civilians died.

Mis en ligne par L’Agence d’information

 22/08/2013

Les rafles de Tutsi continuent à Goma

 Ethnic cleansing is still unfolding in Goma and eastern Congo. The local Tutsi, named banyamulenge, are whipped out of the national congolese army (FARDC), (...)

Ethnic cleansing is still unfolding in Goma and eastern Congo. The local Tutsi, named banyamulenge, are whipped out of the national congolese army (FARDC), as the arrest of men and women "looking as Tutsi" keep going on, under the eyes of Monusco.

Le nettoyage ethnique se poursuit à Goma et dans l’est-Congo. Les banyamulenge, Tutsi autochtones, sont mis à l’écart des forces armées congolaises (FARDC), et les arrestation d’hommes et de femmes "à l’apparence Tutsi" se poursuivent, sous les yeux des soldats de la Monusco.

Mis en ligne par L’Agence d’information

 14/06/2013

Bataille près de Goma entre FARDC et M23

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"Graves combats aux portes de Goma (Munigi) entre Fardc et M23 depuis 11h", apprend-on à l’instant, ce dimanche 14 juillet 2013.

On trouve confirmation de cette information avec un tweet de Bertrand Bisimwa, président du M23 : "Le gouvernement de Kinshasa lance la guerre depuis 14h contre le M23 à Mutaho à 10 km de Goma".

Deuxième tweet de confirmation : le journaliste, basé à Kigali, Albert Rudatsimburwa, ‏qui donne son analyse : "Kabila working very hard to drag FIB into fights. FARDC launched attack on M23 10km from Goma." [Kabila fait tout ce qu’il peut pour entraîner la Brigade d’intervention dans les combats] contre le M23.

[Source : l’Agence d’Information]

Mis en ligne par L’Agence d’information

 14/07/2013

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