Sketch de Canal Plus sur le Rwanda : le carton jaune du CSA

5/02/2014
5/02/2014

Le CSA a mis en garde Canal+. pour avoir diffusé un sketch "portant atteinte à la dignité humaine" et à la mémoire des victimes et rescapés du génocide des Tutsi de 1994. Des suites judiciaires sont envisagées par les plaignants.

CSA warned TV channel Canal + for a sketch "detrimental to human dignity" and to the memory of the victims and survivors of the 1994 genocide of Tutsis. Following judicial action is sought by the complainants.

30 janvier 2014

Réuni en assemblée plénière, le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a mis en demeure hier la chaîne privée de télévision Canal Plus pour un sketch de l’émission Le Débarquement 2 diffusé le 20 décembre 2013.

Cette parodie entendait tourner en dérision les Occidentaux face aux malheurs des rescapés du génocide au Rwanda. Pour autant, la Communauté rwandaise de France (CRF) avait dénoncé des amalgames douteux, notamment un détournement de la berceuse ’’Fais dodo, Colas mon petit frère’’, chanté par un acteur jouant le rôle d’un rescapé, tournant en dérision les mutilations qu’ont connu les victimes du génocide perpétré contre les Tutsi, entre avril et juillet 1994. Le sketch, intitulé "rendez-vous en parenthèse inattendue" a été diffusé devant 746.000 téléspectateurs.

« Certains propos tenus dans cette séquence portaient atteinte à la dignité de la personne humaine », a déclaré le CSA dans un communiqué. Des propos « en eux-mêmes et quel que soit leur contexte, attentatoires aux personnes frappées par un génocide. »

L’autorité de régulation de l’audiovisuel français a mis en demeure la chaîne cryptée de se conformer à l’article 21 de la convention signée entre les deux parties, qui stipule le « respect de la personne humaine et à sa dignité ». La mise en demeure par le CSA n’implique pas de sanctions pour la chaîne de télévision. Il s’agit d’une mise en garde.

Une pétition en ligne sur le site change.org, adressée à Rodolphe Belmer, directeur général de la chaîne, a recueilli plus de 22 000 signatures. Pierre Jean Le Goffic, initiateur de la pétition, a déclaré, sur la page web de la pétition : « Nous avons remporté une première victoire contre le tout puissant Groupe Canal+. (…) Nous devons maintenir notre action afin que Canal+ reconnaisse ses torts, ce qu’il se refuse à faire jusqu’à ce jour. Maître Richard Gisagara va engager une action judiciaire dans ce sens dès la semaine prochaine. »

L’Agence d’information

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 5/02/2014
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 5/02/2014

France/Rwanda : tout ce qu’il faut savoir sur le procès Simbikangwa

 Les autorités de Kigali avaient régulièrement dénoncé la France d’être un havre de paix pour les suspects du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Vingt ans après (...)

Les autorités de Kigali avaient régulièrement dénoncé la France d’être un havre de paix pour les suspects du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Vingt ans après les faits, un premier grand procès se tient enfin à Paris.

Rwandan authorities have often denounced France for being a haven to suspects of the Tutsi genocide in Rwanda in 1994. Twenty years after the crime, a first great trial is finally held in Paris.

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 6/02/2014

Le capitaine Paul Barril incriminé

 Lundi 24 juin 2013, une plainte pour complicité de crime contre l’humanité a été déposée contre Paul Barril, par trois éminentes associations françaises de (...)

Lundi 24 juin 2013, une plainte pour complicité de crime contre l’humanité a été déposée contre Paul Barril, par trois éminentes associations françaises de défense des droits humains : la vénérable Ligue des Droits de l’Homme, fondée lors de l’affaire Dreyfus, en 1898, la non moins importante Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), qui regroupe 178 associations provenant de plus d’une centaine de pays, et Survie, association engagée depuis vingt ans dans la dénonciation des responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi.

En 2004, pour le dixième anniversaire du génocide de 1994, Survie, avec d’autres associations, organisait la commission d’enquête citoyenne qui s’est chargée d’examiner ces responsabilités françaises, et le volumineux rapport issu de ces travaux concluait, en son point 1.15 :

"l’ex-capitaine de gendarmerie Paul Barril apparaît au cœur du dispositif militaire franco-rwandais ; il ne cache pas ses liens avec la mouvance porteuse du génocide, ni qu’il a été présent au Rwanda pendant le génocide ; deux sources sérieuses, Alison Des Forges et Patrick de Saint-Exupéry, indiquent qu’il a signé avec le gouvernement du génocide un contrat “insecticide” (les Tutsi étaient appelés “cafards”) ; il est peu compréhensible que, sur ce point comme sur d’autres, ce militaire semble bénéficier d’une totale immunité ; la Commission ne comprend pas non plus qu’il n’ait pas été entendu par la Mission d’information parlementaire.

Le 24 janvier 2013, Le Parisien publiait un document – saisi par le juge Trévidic lors de perquisitions effectuées aux domiciles de Paul Barril en 2012 –, dans lequel le ministre de la défense du gouvernement intérimaire rwandais (GIR), en date du 27 avril 1994, confirmait son accord pour la fourniture de 1000 hommes destinés à se battre aux côtés des forces armées rwandaises – pendant le génocide. [Voir l’article du Parisien en fin de revue de presse ci-dessous.]

Rappelons que Paul Barril fait également l’objet de plaintes pour son action au Centrafrique en 2002-2003 qui vaut aujourd’hui à son adjoint de l’époque, Jean-Pierre Bemba, d’être déféré devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. [Voir le dernier document ci-dessous.]

[Source : l’Agence d’Information]

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 27/06/2013

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